dimanche 21 avril 2013

Annuler un PLU ça n’est pas anodin !

Après l’affaire des Varines qui a déchainé les passions dans les foyers lentillois à l’automne 2012, cette décision d’annulation du Plan local d’urbanisme par le Tribunal administratif constitue un nouveau camouflet à l’encontre de la municipalité socialiste.

« C’est quelque chose de complètement annexe, a réagi hier, le maire de Lentilly, Jacques Vial, après l’annulation du PLU par le tribunal administratif. À la surprise générale, le juge a trouvé une question de forme : il s’est aperçu que la note de synthèse du conseil municipal n’était pas assez détaillée. S’il y avait eu des remarques sur le fond, cela aurait été gênant, mais il ne s’agit que de forme. »

Le maire ne cache pas sa colère vis-à-vis de l’opposition municipale, qui a déposé le recours. Il vise nommément la chef de file, Nicole Vagnier : « C’est pour des raisons purement politiques que Madame Vagnier a lancé ce recours. Maintenant que le PLU est annulé, il va falloir limiter la casse auprès des habitants. Tous les permis de construire sont bloqués, on va encore prendre du retard ! C’est une victoire à la Pyrrhus. »

Cependant, pour Jacques Vial, « l’affaire sera réglée en quelques semaines. Il faut qu’on redélibère. Mais un PLU, ça ne tombe pas comme ça. »

Le son de cloche est totalement différent du côté de l’opposition.

Même si elle se dit surprise de la décision du juge - « c’est vrai que l’audience était mi-figue, mi-raisin », reconnaît Nicole Vagnier- cela ne l’empêche pas de se réjouir de la décision : « Ce sont deux ans d’échange qui ont porté leurs fruits. Nous sommes contents de voir que le maire ne fait pas ce qu’il veut sur la commune. Annuler un PLU, ce n’est pas anodin. Et non, ce n’est pas qu’une question de forme ! Il y avait aussi des modifications de parcelles entre l’enquête du commissaire enquêteur et la délibération. Et un déplacement de corridor écologique qui a pu se faire d’un côté de la commune, mais pas de l’autre. »

« Le juge a estimé qu’il ne pouvait pas y avoir deux poids et deux mesures à Lentilly. Et c’est la preuve que notre PLU n’est pas exemplaire ! »

Elle déplore que cette histoire « coûte de l’argent à la commune, car il va falloir repayer un cabinet d’urbanisme. La question est maintenant de savoir si le PLU va être complètement annulé ou si on doit le reprendre au moment de l’enquête du commissaire enquêteur. »

Élise Colin

(Sources : article publié dans Le Progrès - édition du 21 avril 2013)