Après l’affaire des Varines qui a déchainé les passions dans les
foyers lentillois à l’automne 2012, cette décision d’annulation du Plan
local d’urbanisme par le Tribunal administratif constitue un nouveau
camouflet à l’encontre de la municipalité socialiste.
« C’est quelque chose de complètement annexe, a réagi hier, le maire de
Lentilly, Jacques Vial, après l’annulation du PLU par le tribunal
administratif. À la surprise générale, le juge a trouvé une question de
forme : il s’est aperçu que la note de synthèse du conseil municipal
n’était pas assez détaillée. S’il y avait eu des remarques sur le fond,
cela aurait été gênant, mais il ne s’agit que de forme. »
Le maire ne cache pas sa colère vis-à-vis de l’opposition municipale,
qui a déposé le recours. Il vise nommément la chef de file, Nicole
Vagnier : « C’est pour des raisons purement politiques que Madame
Vagnier a lancé ce recours. Maintenant que le PLU est annulé, il va
falloir limiter la casse auprès des habitants. Tous les permis de
construire sont bloqués, on va encore prendre du retard ! C’est une
victoire à la Pyrrhus. »
Cependant, pour Jacques Vial, « l’affaire sera réglée en quelques
semaines. Il faut qu’on redélibère. Mais un PLU, ça ne tombe pas comme
ça. »
Le son de cloche est totalement différent du côté de l’opposition.
Même si elle se dit surprise de la décision du juge - « c’est vrai
que l’audience était mi-figue, mi-raisin », reconnaît Nicole Vagnier-
cela ne l’empêche pas de se réjouir de la décision : « Ce sont deux ans
d’échange qui ont porté leurs fruits. Nous sommes contents de voir que
le maire ne fait pas ce qu’il veut sur la commune. Annuler un PLU, ce
n’est pas anodin. Et non, ce n’est pas qu’une question de forme ! Il y
avait aussi des modifications de parcelles entre l’enquête du
commissaire enquêteur et la délibération. Et un déplacement de corridor
écologique qui a pu se faire d’un côté de la commune, mais pas de
l’autre. »
« Le juge a estimé qu’il ne pouvait pas y avoir deux poids et
deux mesures à Lentilly. Et c’est la preuve que notre PLU n’est pas
exemplaire ! »
Elle déplore que cette histoire « coûte de l’argent à la commune, car
il va falloir repayer un cabinet d’urbanisme. La question est
maintenant de savoir si le PLU va être complètement annulé ou si on doit
le reprendre au moment de l’enquête du commissaire enquêteur. »
Élise Colin
(Sources : article publié dans Le Progrès - édition du 21 avril 2013)