dimanche 30 septembre 2012

La photographie, c’est mieux qu’un dessin ...

Ma cousine, en cette fin de semaine un nouveau prix photographique a été attribué à notre cher cousin. Certes, ce n’est pas un jury composé de professionnels, mais la vox populi qui a exprimé son choix en attribuant à l’une de ses photographies un prix dénommé « Prix du Public » !

Il avait mis ses espoirs sur une photo prise depuis les hauteurs de la pointe du Beaujolais Vert, afin de montrer l’impact dans le paysage de l’ouvrage d’art qui enjambe les collines du chef-lieu de canton. L’arrivée de ce grand chemin de circulation sera inauguré dans les prochaines semaines, il reliera les villes de Bordeaux à Lyon. Les travaux, dignes d’Hercule au temps de sa splendeur, ont duré plusieurs années. L’impact dans le paysage est bien présent pour un visiteur de passage, ce viaduc de la Goutte-Vignole – c’est ainsi qu’il est désigné – marque bel et bien son empreinte telle une flèche lancée d’un arc.

Cette liaison est attendue depuis quelques décennies dans cette région roannaise et tararienne, alors que plus au sud, elle est fortement contestée par les hommes verts. Faut-il pour autant régresser, revenir au temps des diligences et des coches ? C’est bien là l’égo de nos concitoyens, on profite du progrès, mais lorsque l’on se sent gêné par le passage d’un chemin à proximité de son village, on n’en veut pas.

L’A89 modèle le paysage tararien

Mais je m’égare, revenons à notre cousin et ses photos.

C’est donc la seconde vue qui a obtenu les honneurs. Elle représente en plein format, un arbre couché par une violente tempête survenue à la fin du siècle dernier.

Cet arbre, ma chère cousine, n’a pas péri, bien au contraire il est bien vert et continu de se charger chaque année de belles noix, vous l’avez deviné, c’est un noyer. Notre cousin l’avait repéré lors d’un passage dans ce secteur. Quelques jours plus tard, revenant d’une balade vers le plan d’eau de Joux, il descendait la route qui rejoint la Croix-Paquet à Saint Clément sur Valsonne.

Il a machinalement tourné la tête en passant à proximité de cet arbre. C’est alors, m’a-t-il dit, qu’il crût avoir des visions. L’arbre rayonnant tel un sapin de Noël, était garni de nombreuses chèvres. Il se pinçât machinalement, mais non, ce n’était pas un rêve les chèvres étaient éparpillées sur les branches de l’arbre, immobiles. C’est ce moment magique et certainement rare dans nos régions que notre cousin a figé sur la pellicule.

Chèvres sur le noyer couché

Allez-vous continuer à concourir, lui demandais-je ?

Mon cousin, je vais me faire à l’idée qu’il est plus difficile de remporter des lauriers avec mes proses ! Cela ne m’empêchera nullement de continuer à écrire, la photo est tout autre chose, elle est une école de l’observation, elle permet au photographe de passer un message selon sa sensibilité et son goût artistique. A chacun d’apprécier, on aime une photo, on peut l’ignorer, voir la détester. Et puis, poursuit-il, vous savez mon ignorance en peinture, à réaliser rapidement un croquis : la photographie, c’est mieux qu’un dessin, mais il ne faut pas le dire trop fort !

Prochainement notre cousin sera au « Dernier Salon du livre avant la fin du monde », en Bresse, occasion de ripailler quelques grasses volailles, avant de voguer vers un monde nouveau.

Vale,
votre cousin Henri